Retours sur la notion d’urbicide
Depuis les attentats à Paris en janvier et novembre 2015, la notion d’urbicide a connu un nouveau « succès » en étant employée dans plusieurs articles (notamment dans la presse), sans nécessairement en préciser les contours. Cette notion peut être critiquée, dès lors qu’elle est employée sans la définir et qu’elle prend des contours trop englobants. Il ne s’agit pas de signifier tout type de destruction dans la ville : la ville comme espace-cible dans la guerre, la violence et les attentats est une réalité ancienne et multiple. Les villes détruites à des fins militaires (telles que les villes rasées lors de la Seconde Guerre mondiale) n’entrent, par exemple, pas dans la catégorie « urbicide ». L’urbicide est une destruction de la ville pour la ville, c’est-à-dire une destruction volontaire d’un espace parce qu’il est l’espace de détestation, parce qu’il est appréhendé comme un espace de l’ »impureté ». En ce sens, l’urbicide est une idéologie spatiale qui se construit par la haine de la ville comme espace « impur » où émergent des formes d’habiter qui sont détestées. C’est donc un terme qui ne peut être employé pour décrire toutes formes de violences et guerres dans les villes. Ce billet entreprend donc de donner quelques petites références bibliographiques et mises au point épistémologiques (loin d’être exhaustives) pour mieux cerner l’emploi (et les abus) du terme d’urbicide.
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via @LabExIMU
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